En 2007, j'avais découvert avec bonheur Sarah Waters, désormais célèbre, avec son excellent Du bout des doigts. J'avais par la suite regardé l'adaptation BBC de son autre roman, Caresser le velours, qui est d'ailleurs dans ma pal. Et j'avais aussi beaucoup aimé.
Mais là, je dois dire que cette histoire m'a plongée dans des abïmes d'ennui. Et je n'exagère pas. Sur la couverture on lit "sexy, spooky, stylish". Personnellement, je dirais plutôt "plain, dull, dowdy".
Margaret est une jeune femme dont on suppose qu'elle a passé l'âge idéal pour se marier. Après le décès de son père, elle a tenté de se suicider en prenant de la morphine. Depuis, elle suit un traitement, du genre laudanum. Elle devient Lady Visitor à la prison de Millbank, où des centaines de femmes sont enfermées.
"The woman stood stiff as a mannequin as the matron counted off the items, and I felt myself obliged to stoop to a fold in her frock and pinch it. It smelt - well it smelt as a linsey frock would smell whn worn all day, in such a place by one perspering woman; so that what I next asked was, how often were the dresses changed?- They are changed, the matrons told me, once a month. The petticoats, under-vests and stockings, they change once a fortnight.
'And how often are they allowed to bathe?' I asked the prisoner herself.
'We are allowed it, m'm, as often as we like, only not exceeding two times every month'"
Margaret découvre un monde terriblement dur, où les femmes n'ont pas le droit de se parler, le silence n'est brisé que par les quintes de toux de prisonnières malades. Dans cet univers, tout est fait pour punir les prisonnières, de la nourriture, au silence, en passant par leur labeur quotidien. Ainsi les "rebelles" doivent travailler les fibres de noix de coco, vous savez ces "poils" qui sont sur la coque du fruit? On en faisait de la corde. Les prisonnières finissent leur journée les doigts en sang.
A la lecture de ces premières pages, alors que les pages du journal de Margaret, racontant le présent, alternent avec celles écrites un an plus tôt par Selina Dawes, medium et prisonnière de Millbank, je me suis dit que cela allait être intéressant en effet. Mais passée cette découverte effarante de l'univers carcéral londonien de cette fin du XIXème siècle, l'intrigue n'avance pas du tout. Bien sûr, Margaret est attirée par Selina, son histoire si particulière. Leur relation se développe (autant qu'elle le peut, vu qu'elles ne peuvent pas se toucher etc). Mais en fait, il ne se passe pas grand chose. Les évènements majeurs sont la disparition (mystérieuse et inexpliquée, bien sûr) d'un pendentif auquel Margaret tenait beaucoup, et l'apparition dans sa chambre de fleurs d'oranger. A chaque fois après en avoir parlé avec Selina.
Evidemment, on finit par parler d'évasion... et Margaret de préparer la fuite des amoureuses, retirer de l'argent etc... vous voyez où ça va? moi aussi! Et comme de bien entendu, Selina s'enfuit... mais pas avec Margaret! Celle-ci comprend qu'elle a bien été embobinée par la prisonnière. Et qu'elle n'est pas la seule.
Au-delà de l'absence totale de rythme dans l'histoire, je reproche à l'auteure le manque absolu de psychologie des personnages, ces pseudo rebondissements, et enfin un style agaçant. Avez-vous remarqué l'alternance entre discours direct et indirect dans l'extrait plus haut? Eh bien tout au long du journal de Margaret, ce n'est que cela. Voilà bien un trait de ce roman qui m'a fait grincer des dents.
Une grosse déception vous l'aurez compris. Je lirai bien sûr Caresser le velours, mais ce roman-ci est à oublier, indubitablement. Dommage, cela sera mon dernier billet pour le mois anglais de Titine, Lou et Cryssilda.
Autres participations pour le mois anglais:
ABC contre Poirot, Adaptation ITV
ABC contre Poirot , d'Agatha Christie
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Marie 19/01/2012 13:40
Alex-Mot-à-Mots 18/01/2012 10:45
moustafette 17/01/2012 21:29
yueyin 16/01/2012 21:57
Choupynette de Restin 17/01/2012 18:25
Joelle 16/01/2012 16:03
Choupynette de Restin 17/01/2012 18:27