Publié sous le titre français "Une brève histoire des tracteurs en Ukraine" (et encore une fois une traduction approximative), ce roman de Marina Lewycka est supposé (c'est ce que proclame sa couverture en tout cas, à grands renforts de citations de journaux anglo-saxons) hilarant. Eh bien, je vous le dis tout de go, je n'ai pas ri une seule fois, ni même souri.
Kolya est un vieil homme de 84 ans, veuf depuis deux ans. Arrivé en Grande Bretagne après la seconde guerre mondiale, cet immigré ukrainien est désormais seul dans sa maison, loin de ses deux filles et trois petites filles. Un jour, il téléphone à Nadezhda, sa fille cadette, pour lui annoncer qu'il va se remarier, avec une femme de 37 ans (si mes souvenirs sont bons). Horreur! Qui est donc cette Valentina, ukrainienne, mère d'un ado, dont Kolya sait bien que c'est pour les papiers qu'elle souhaite l'épouser? Et qui demande déjà de l'argent! Nadezhda et Vera, sa soeur aînée et meilleure ennemie depuis des embrouilles financières suite au décès de leur mère, vont tout faire pour empêcher puis pour casser cette union.
Je n'ai rien vu d'hilarant dans ce roman. Absolument rien. J'ai trouvé le tout pathétique, une description parfois sordide de la misère humaine. Et je ne parle pas seulement de misère financière, mais de misère affective. La vulgarité de Valentina, prototype de l'immigrante prête à tout pour réaliser son rêve occidental n'a d'égale que sa hargne et son appétit consumériste. Kolya, qui n'aime rien tant que de parler de philosophie, qui écrit des poésies et la fameuse histoire des tracteurs en ukrainien (et non en Ukraine comme le dit le titre en français) est démuni face à cette femme qui le presse sans cesse pour de nouveaux achats. Face à cela, Vera et Nadezhda doivent apprendre à se reparler, pour pouvoir faire front face à Valentina. Au fil de l'histoire, des souvenirs surgissent, le passé en Ukraine (la famine imposée par l'URSS dans les années 30, les purges, la seconde guerre mondiale et les camps etc) refait surface et Nadezhda en apprend beaucoup plus sur l'histoire de sa famille et de son pays d'origine.
Si ce livre se lit bien, j'ai rapidement trouvé les personnages agaçants (pour ne pas dire clichés), et la fin est tout bonnement incroyable. C'est le pays des bisounours après que tout le monde aie voulu s'écharper. La naissance d'un bébé aura suffit. Le roman a cependant le mérite de montrer la situation des immigrés, leur lutte pour profiter eux aussi du miracle capitaliste. Pour le reste...c'est sans grand intérêt.
L'avis de Kathel, plus enthousiaste.
J'aime beaucoup la fin de la critique du Guardian: "Reading this novel gave me the impression that I had read a school textbook on Ukrainian history with one eye on an episode of Coronation Street."
Nouvelle entrée pour ce mois anglais, après The way we live now.
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