On comprend aisément, au sortir de la salle obscure, pourquoi ce film a reçu un oscar.
L'histoire est simple: un auteur de pièces de théâtre de la RDA du milieu des années 1980 est espionné par la Stasi. Deux "héros" se font face dans ce film, sans se croiser plus de quelques secondes: l'homme de théatre, et l'homme de la Stasi. Il ne s'agit pas d'un duel, puisque le premier ne sait pas que le second est en mission pour trouver matière à l'incarcérer.
Tout est gris ou de couleur marron/neutre dans ce film. Des murs aux voitures, des habits au temps qu'il fait dehors. Ces couleurs témoignent à elles seules d'une époque terriblement dure, où tout ce qui sortait du rang était considéré comme subversif, et donc devait être contrôlé (maté) ou éliminé.
Petit à petit, l'homme de la Stasi va "basculer", c'est-à-dire protéger sa victime. Pourquoi? Probablement parce qu'il se rend compte du véritable motif (vénal) de l'ordre de mission. Mais aussi parce que les conversations qu'il écoute, dénuées de toutes propagandes, du moins de la part de sa proie, lui font découvrir une autre approche du système.
Je ne vous dévoile rien de plus de l'histoire. Mais j'ajouterai que c'est superbement bien joué, très très émouvant, et fort. C'est également une étude intéressante de la nature humaine, comment nous évoluons dans nos croyances, notre rapport aux autres. Le point positif de ce film, qui lui épargne de tomber dans la caricature, est que l'humanité se retrouve aussi parmi les méchants, enfin du moins celui qui nous préoccuppe au premier chef.
Pour ceux qui ne l'ont pas encore vu, et qui ont la chance qu'il soit encore diffusé près de chez eux, allez-y! POur les toulousains, il passe encore à l'Utopia, un cinéma à l'ancienne, magnifique lui aussi.
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