C'est dans un état d'esprit assez neutre que j'ai vu hier en avant-première (ouah, la claaaaassse internationâââââle - hum, pardon) L'armée du crime, le dernier film de Robert Guédiguian, à qui l'on doit

Pour ceux qui n'en auraient pas encore ententu parler, L'armée du crime c'est l'histoire du Groupe Manouchian, ensemble hétéroclite d'immigrés, dont le chef Missak Manouchian, poète arménien dont toute la famille fut victime du génocide par les turcs, Rouges, Juifs et autres "catégories" persécutées par les Nazis et les forces françaises de la collaboration. Chacun à ses propres raisons pour adhérer à ce groupe de "terroristes": politiques, idéologiques, ou simplement, si l'on peut dire, de survie. Le film débute sur le transport du groupe vers le peloton d'exécution. Tout le reste ne sera que narration de leur histoire, pour arriver à cette destination finale (ah ah).
Et cette narration fut navrante de platitude et de lenteur. La première demi-heure pose les personnages, et ils sont beaucoup! Rien n'avance. Et puis le groupe se forme, les actions contre les Nazis s'enchaînent, tandis que l'étau se reserre autour des résistants.
Sans une once d'imagination ou d'audace cinématographique, Guédiguan nous sert un film qui nous captive et nous "émotionne encore moins qu'un mauvais documentaire. Et cela pendant... plus de deux heures! Les dialogues sont tout aussi plats et convenus, et du coup, les acteurs ont bien du mal à se dépétrer de cette lourdeur fâcheuse qui plombe totalement le récit. Pas moyen pour le spectateur de sentir ne serait-ce qu'une petite tension dramatique. Même quand le groupe se prépare à la première attaque. Encore moins lors de la scène où Manouchian se fait coincer.
Tout ceci est fort dommage, car comme presque toutes les histoires dramatiques "réelles", cette Armée du crime, ce groupe Manouchian, avait beaucoup de potentiel cinématographique. Ces destins brisés par la tyrannie nazie, cette vie sur le fil du rasoir, toujours sur le qui-vive auraient dû permettre à Guédiguiannde faire un film passionnant. Mais à l'instar de ces Femmes de l'ombre que l'on a bien vite oubliées, ce film de Guédiguian ne restera pas dans les annales. Du moins pas dans les miennes.
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