Après avoir visionné avec plaisir Le Herisson de Mona Achache, il me tardait de lire le romande Muriel Barbery.
L’histoire : Paloma jeune fille de bonne famille a décidé de se suicider, et en attendant la date fatidique, elle écrit dans son journal ses Pensées profondes et autres Chroniques du mouvement du monde. Dans le même immeuble cossu de Paris, Renée, concierge au physique ingrat, cache sous son apparente vacuité, un esprit brillant, épris de littérature, philosophie et cinéma.
Ces deux-là se comprendront.
Commencer L’élégance du hérisson juste après avoir fini L’œil de Caine de P. Bauwen (je sais, je ne l’ai pas encore chroniqué… il faut trop chaud… Bon OK, je me tais) c’est un peu comme regarder à la télé Le Nouveau Monde de Mallick directement après American Pie 3 (y’en a vraiment eu trois ??). Vous imaginez le choc.
Barbery a une écriture élaborée, non pas alambiquée, mais utilisant un vocabulaire plus ou moins recherché, qui m’a fait l’effet d’un brin d’air frais entre le Bauwen et les Harlequinades en blouse blanche (proprement terrifiant).
Cependant, passées les premières pages, et le plaisir de l’écriture, je me suis, si ce n’est ennuyée, du moins passablement intéressée par l’histoire et les personnages. Dans le film (et je sais que je ne devrais pas comparer, mais que voulez-vous, la chair l’intellect est faible), l’intrigue s’installe relativement rapidement avec l’arrivée d’un nouveau propriétaire, le charmant et terriblement cultivé Mr Ozu, japonais de son état, qui reconnaît en Renée, au détour d’une citation d’Anna Karenine, si ce n’est une âme sœur, du moins une passion semblable pour la littérature russe. Dans le roman, il faut être rendu a plus de la moitié pour voir enfin arriver Ozu. Et entre-temps s’enchaînent les réflexions philosophiques plus ou moins obscures (Husserl, Kant… ça faisait longtemps que je n’en avais plus entendu parler !), plus ou moins intéressantes, et il faut bien le dire, plus ou moins lassantes de Renée. Certains chapitres m’ont fait réfléchir, mais d’autres me donnaient envie de m’endormir. Quant aux chapitres-journaux de Paloma, eh bien, au fil des pages, j’ai eu le sentiment que l’on me donnaient des leçons sous des airs de ne pas y toucher. Cela aussi c’est lassant.
Alors, après cette lecture, je suis assez déçue. Peut-être parce que j’en attendais trop, au regard des critiques dithyrambiques lues ici ou là. Je trouve que le film a su tirer le meilleur parti du livre, en faisant un condensé plein de délicatesse. Le roman quant à lui ne me laissera pas, loin de là, un souvenir impérissable. Je peux même affirmer que si je ne l’avais pas terminé, cela ne m’aurait pas porté peine. C’est dire.
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