
Dès le premier chapitre, où Charles Mattern fait découvrir à un vénusien sa monade, on se demande qui Charles tient à convaincre le plus du bonheur de ses habitants: lui ou le visiteur? Le malaise est très vite palpable, les règles, non officielles, sont nombreuses. Par exemple la liberté sexuelle ne l'est que jusqu'à un certain point. La monade qui compte 1000 étages, est divisée en citées (Shangai, Boston, Louisville) de plusieurs dizaines d'étages. La nuit, les hommes partent pour des promenades nocturnes, pour faire l'amour avec des femmes ou hommes. Aucun n'a le droit de se refuser. De même, il est n'est pas interdit, mais très mal vu d'aller à la rencontre de personnes dans d'autres cités.
Silverberg analyse et dénonce dans cet ouvrage captivant les différents courants de pensée des années 60/70 et leurs possibles dérives. Il nous démontre que toute société a besoin de règles, et que les libertés peuvent vite se transformer en obigations. Certains personnages veulent connaître autre chose, se sentent oppressés par cet espace confiné qu'est la monade. Micael partira plusieurs jours à la découverte du monde extérieur, un émerveillement qui ne l'empêchera pas de rentrer à la monade 116, où il sera promptement condamné comme anomo. Sigmund, se sentant de plus en plus déconnecté des impératifs de sa société, plutôt que d'endurer la rééducation psychologique nécessaire à son état, décidera de sa propre fin.
Le bonheur à tout prix n'est décidément pas la panacée!
J'ai été complètement accrochée, bien que je n'ai pas trouvé le style particulièrement travaillé, je l'ai vite oublié au profit de l'intrigue et de l'évolution des divers personnages. Merci à Yue Yin pour cette découverte!
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