
La Famille Mulvaney, tout le monde la connait à Mont-Ephraïm. Ils vivent dans cette grande ferme, qui rappellerait un peu La petite maison dans la prairie tant tout semble allez pour le mieux pour Mickael, sa femme et ses quatre enfants. Aux milieu des chats, chiens, oiseaux et autres chevaux, la vie s'écoule tranquillement, entre classe des enfants, "magasin d'antiquités" improvisé de Corinne, les exploits sportifs de Mickael Junior, scolaires de Patrick et le petit dernier Judd.
C'est ce dernier qui va nous raconter l'histoire de sa famille entre réalisation du rêve américain, et tragédie familiale. Car un soir de Saint Valentin, un des enfants est victime d'une agression (je ne révèle rien car cet acte est au centre de l'histoire des Mulvaney). A partir de cet épisode, la famille va petit à petit évoluer, pas comme l'auraient souhaité ses membres .
Moins de rires, plus de conversations chuchotées, de regards fuyants. Les Mulvaney ne sont plus autant appréciés à Mont-Ephraïm, et cela, ils le vivent très mal. Chaque membre de la famille va "gérer" si l'on peut dire le drame et ses conséquences. Alors qu'il s'agissait d'une famille extrêmement soudée, elle se désagrège peu à peu, irrémédiablement.
Une fois de plus j'ai été happée par ce roman de Joyce Carol Oates. Les odeurs, les sons, l'atmosphère presque enchantée de cette maison avant le drame. Puis la descente aux enfers , en quelque sorte, de ses habitants, les tourments des uns et des autres. J'ai savouré ce livre le temps de mes vacances au Portugal, et chaque soir j'attendais de retrouver cette famille si attachante, et dont pourtant j'aurais voulu secouer certains membres. Car le portrait qu'en fait Oates est loin d'être tout rose. Elle soulève de nombreuses questions sur les moeurs et les habitudes et croyances de l'époque. Une très belle fresque de l'Amérique.