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Dans Maïdan Love, Aurélien Ducoudray nous conte l’histoire de Bogdan, jeune policier en formation pour devenir Berkout, c’est-à-dire policier anti-émeute. Nous sommes 10 ans après la révolution orange, et les Ukrainiens, indignés de voir leur volonté bafouée par le président Yanoukovitch (qui refuse de signer l’accord avec l’Union Européenne voulu par le peuple), vont manifester sur la place Maïdan, au centre de Kyiv. Bogdan est amoureux d’Olena. Celle-ci va participer au Maïdan, autant dire qu’ils ne sont a priori pas tout à fait dans le même camp.
En deux tomes, intitulés d’après deux personnages féminins (Olena, et Yvanna), Aurélien Ducoudray nous dépeint comment s’est déroulé le Maïdan, la révolution de la dignité comme l’ont nommée les Ukrainiens. Bogdan sera amené à changer de camp, car lorsque Olena lui envoie un signal de détresse, il ne peut que partir à sa recherche. En désobéissant à son capitaine, qui lui est l’archétype du policier de régime autoritaire : violent et corrompu.
Ducoudray a plutôt bien décrit la situation, et si les enjeux politiques sont succinctement expliqués, il donne une relativement bonne vue d’ensemble de la situation grâce à toutes sortes de personnages secondaires qui vont apporter un éclairage sur la situation. Cela reste cependant assez superficiel à mon goût. Évidemment, en deux tomes bourrés d’action, difficile de caser tous les tenants et les aboutissants de ce qui fut un véritable bouleversement dans l’histoire politique et civique récente du pays. Il nous montre des civils un brin naïfs qui font ce qu’ils peuvent pour défendre l’intérêt commun, ceux qui sont bien conscients des risques et véhiculent les blessés victimes des violences policières (tirs à balles réelles), les extrémistes pour qui la violence est le seul mode de fonctionnement, et la police ultra violente aux ordres d’un président aux abois.
Cette révolution qui dura plusieurs mois et se soldera par la fuite de Yanoukovitch en Russie, fera plus de 80 morts et des centaines de blessés.
Pour ce qui est de la BD, je suis à moitié convaincue. Je l’ai refermée en me disant (et c’est peut-être idiot, j’en conviens) « c’est vraiment une bd écrite par un mec ». Peut-être parce que le fameux Bogdan passe d’Olena à Yvanna en…une planche ! Je trouve qu’en terme d’épaisseur des personnages ça pêche un peu. Mais je suis peut-être sévère parce que j’attends toujours beaucoup d’ouvrages sur des évènements historiques, donc cela reste quand même une bande dessinée à découvrir je pense. Une introduction à la découverte de cette révolution qui a tant changé le pays.
Ducoudray n'est pas à son premier ouvrage sur l'Ukraine. J'ai notamment lu et chroniquerai bientôt Les chiens de Pripyat, qui se passe à Tchernobyl après l'accident nucléaire.
A écouter sur ce sujet: Journal de Maïdan d'A. Kourkov extraits lus par Hyppolite Girardot. (texte publié chez Liana Lévi); Chronique Antidote de Tristan Mendès France sur la lecture complotiste de la Révolution du Maïdan.
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