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#Série: Berlin 56 - 59 - 63

Dans le Berlin des années 1950-60, nous suivons trois soeurs, assez différentes, dans leur évolution personnelle et professionnelle. Leur mère tient seule une école de danse de salon très guindée, le père étant présumé mort sur le front de l'Est. La mère ne jure que par la bienséance, et veut à tout prix "bien marier" ses filles. C'est plutôt bien parti pour l'aînée, Helga, qui doit épouser un jeune juriste qui devrait vite devenir vice-procureur, issu d'une bonne famille berlinoise : elle a tout bon. La seconde, Eva, est infirmière et sur les conseils de sa mère fait de son mieux pour "alpaguer" le docteur avec qui elle travaille à l'hôpital : 20/20 d'après Mutti. Mais la dernière est le désespoir de sa mère. Feu follet, Monika est exclue de l'école où elle "étudiait" pour devenir bonne épouse au foyer, car elle a été prise en flagrant délit de danse sous la pluie en petite tenue. Monika va découvrir le rock'n'roll, au grand désespoir de sa mère.

Sur trois saisons, Berlin 56-59-63 va voir évoluer ces jeunes femmes, avec cette mère en perpétuelle ingérence, et cela ne va pas les aider car elles font face à des écueils et des difficultés qui mettront toute la famille à rude épreuve: le mari de Helga se révèle être homosexuel (et autant dire qu'à l'époque c'est une tare), la vie familiale d'Eva est un échec, elle a d'ailleurs un amant, un footballer de Berlin Est, quant à Monika que sa mère pousse dans les bras de Joachim, dont le père est à la tête d'une usine d'armement, elle est violée par ce "prétendant".

Il va s'en passer des choses en huit années. Cette série est intéressante, bien interprétée, mais si vous cherchez une analyse fine de la société allemande, un questionnement sur sa volonté d'oblitérer tout souvenir de la réalité des années Hitler, il faudra passer votre chemin. C'est assez superficiellement traité, parfois en un ou deux épisodes comme le fait que Freddy, avec qui danse (et devient célèbre) Monika est un rescapé des camps, ou encore l'origine de l'école de danse, évacuée de la même manière.

Pour autant, je n'ai pas boudé mon plaisir, et regardé avec beaucoup d'intérêt cette série à la reconstitution soignée. Surtout, je trouve qu'on voit bien à travers les soeurs et leur mère toute la difficulté d'être femme à cette période, le tiraillement entre les envies de liberté, et une société encore très engoncée dans des règles de bienséance et des préjugés qu'il est bien difficile de déboulonner. Si j'ai trouvé certains aspects de l'intrigue un peu faciles, voire carrément invraisemblables (comme la relation Joachim/Monika), j'ai beaucoup apprécié de voir ces femmes évoluer au fil des épisodes/ans.
Pas un coup de coeur, mais un très agréable moment.

Visible sur Arte.

Désolée, je n'ai pas trouvé de BA en français

Tag(s) : #Série tv, #Petit & grand écran
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