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En octobre je vous parlais du premier tome du Red Rat in Hollywood. Je n'étais pas ultra enthousiaste du fait de certains aspects du dessin (le côté un peu caricatural parfois, yeux exorbités etc). Pour rappel, l'intrigue tourne autour des "10 d'Hollywood", des grands noms du cinéma (réalisateurs, scénaristes) aux sympathies (voire plus) communistes, qui furent poursuivis par l'HUAC, le comité des activités anti-américaines. Après ce premier tome, je voulais quand même tenter la lecture du second, car j'étais très intéressée par la thématique. Et puis, finalement, j'ai lu les 4 tomes suivants disponibles dans les rayonnages de ma bibli municipale. Mon verdict? Fi des dessins parfois trop "manga", cette série est géniale!
Chaque tome aborde un aspect de la chasse aux Rouges au coeur d'Hollywood. Dans le tome 2 Yamamoto Osamu se concentre sur le tournage du film Vacances à Rome, dont le réalisateur avait des sympathies communistes ou tout du moins était amis avec des communistes.
Dans le tome 3, l'intrigue se penche sur le cas d'Alvah Bessie, scénariste, auteur, qui tombe dans la misère puisqu'il est blacklisté, on suit également l'ex-épouse du fameux Rat du titre, qui finit par être licenciée et se prostitue pour survivre. Bessie rencontrera Chaplin pour lui proposer un scenario, mais ce dernier refusera.
Dans le tome 4, l'intrigue s'ouvre sur le procès des époux Rosenberg et des "espions de l'atome", la guerre de Corée et l'apparition de McCarthy, sénateur violemment anti-communiste. Nous suivons dans ce tome Edward Dmytryk. Emprisonné, il finit par se renier pour sortir d'incarcération. Il va dénoncer quelques noms pour pouvoir retravailler (après avoir été(ou pas?) piégé dans la signature d'une pétition pour faire sortir les 8 derniers de la bande des 10 encore en prison). Dans ce tome, nous suivons aussi Donald Trumbo, brillant scénariste incarcéré lui aussi, qui avec l'aide d'un ami prête-nom, continue à travailler, tout en écrivant des lettres pour les prisonniers analphabètes; enfin, nous assistons à la tragédie de la vie de l'acteur John Evans dont la femme souffre de démence, son salut viendra d'un scénario de Trumbo qu'il interprètera au théâtre.
Le tome 5 est centré sur la figure longtemps controversée d'Elia Kazan. Beaucoup plaçaient leurs espoirs en lui pour résister à la pression. Il finira par donner des noms, sous la pression de sa femme, mais aussi parce qu'il ne supportait plus l'hypocrisie du Parti communiste au fonctionnement stalinien. Son film Sur les quais, avec Marlon Brando sera d'ailleurs l'occasion de comparer syndicat (et donc le parti communiste) et mafia.
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De bout en bout passionnants, ces 5 tomes sont une plongée glaçante dans l'Amérique des années 50, le fanatisme des deux bords, les vies détruites, les doubles discours. Yamamoto Osamu a fait un travail de recherche remarquable. A la fin de chaque tome, il explique comment il a construit l'ouvrage, les faits qu'il a utilisés, omis, romancés etc. C'est très instructif, autant du point de vue de l'Histoire que de celle du travail de l'auteur sur la création de son œuvre.
A savoir: la série compte 10 tomes et est terminée. Ma bibli municipale va bientôt acheter les prochains tomes... impatience!! (Je pense néanmoins que comme pour Le sommet des dieux, ce manga va venir rejoindre mes étagères, histoire de pouvoir le relire à volonté.)