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Je n'ai jamais été hyper enthousiaste avec les romans nordiques. Pas emballée par Jo Nesbo, ni Henning Mankell (lu mais jamais chroniqué, c'est dire!) ou Mons Kallentoft, bref ça se lit, mais ça ne me transcende pas. C'est en discutant avec un des bibliothécaires que j'ai pris sur les étagères cette adaptation du roman jeunesse du danois Jørn Riel, Le garçon qui voulait devenir un Etre Humain, qui me faisait de l’œil depuis un moment pour son format et ses illustrations.
En l'an Mil, Leiv, jeune viking de 12 ans, embarque sur un bateau suite à l'assassinat de son père. Ils sont trois drakkars ce jour-là à prendre la mer, vers le nord. Pris par une tempête, les navires coulent au large des côtes du Groenland, et Leiv se retrouve seul. Il est recueilli et sauvé par Narua et Apuluk, la soeur et le frère, des Inuits ou Etre Humains. Leiv sera adopté par le groupe.
Le garçon qui voulait devenir un Etre Humain est un roman initiatique très traditionnel dans sa trame, et qui tient en haleine son lecteur/trice de bout en bout. Nous suivons donc Leiv, jeune viking perdu au Groenland, qui petit à petit s'intègre dans la communauté Inuit. L'occasion pour Jørn Riel de nous faire connaître la culture de ce peuple vivant heureux, de peu, en harmonie avec une Nature que d'aucuns jugeraient très hostile. Les différences avec la culture viking sautent aux yeux, et elles ne sont pas en faveur de ce peuple conquérant, considéré comme cruel, commerçant les esclaves etc.
Adapté ici sous forme de roman illustré en trois tomes, Le garçon qui voulait devenir un Etre Humain m'a emballée de la première à la dernière page. Liev, Narua et Apuluk sont des personnages attachants que nous voyons grandir, évoluer, mûrir au fil des années. Confrontés à des dangers propre à leur environnement (ours, glace qui rompt et dérive) et à leur époque (raids de Vikings ou d'Anglais venus voler et prendre des esclaves), ils prennent leur vie en mains, solidaires, faisant preuve d'une maturité et d'un courage qui inspirerons le lectorat jeunesse.
Aventure humaine, Le garçon qui voulait devenir un Etre Humain peut aussi être lu comme un conte écologique, prônant le respect de la Nature, la vie simple (faire avec ce que l'on a, ce dont on a besoin, ni plus, ni moins), le détachement des biens matériels. Jørn Riel m'a donc totalement convaincue. C'est beau, c'est rythmé, c'est émouvant, c'est pédagogique.
Enfin, il faut que je vous parle de l'objet livre: ici, c'est un sacré morceau! Vous ne le mettrez pas dans le sac à main, avec ses dimensions hors normes : 26,0 cm × 38,0 cm !! Quant aux illustrations de Christel Espié, elles sont magnifiques. Les éditions Sarbacane proposent là un très bel ouvrage.