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Un homme plongé dans le malheur après la tentative de suicide de sa fiancée, se remémore les atrocités endurées par ses ancêtres depuis le XVIIe siècle, au nom du code d'honneur du Bushidô. Voici donc le synopsis de ce film sorti en 1963 au Japon.

D'abord qu'est-ce que le bushido...parce que j'imagine que comme moi, et peut-être à part A Girl, personne ne connaît, si? Bushido ça veut dire la voie du guerrier (non, je n'ai pas de faute à *voie*). c'est une sorte  de code d'honneur, de conduite. Endurance, culte quasi-religieux de la patrie et de l'empereur, morale sociale des relations intra-familiales et claniques, voilà en gros les enjeux et principes. Ce qu'il faut surtout retenir ici, c'est la notion de soumission et d'honneur.

Et donc, dans ce film, nous assistons à plusieurs histoires, au travers des siècles, de membres d'une même famille, qui sont confrontés à cette notion d'honneur et de soumission. Ainsi, après une révolte de paysans, et un camp de samouraï incendié, un samouraï se fait harakiri pour éviter que son chef soit accusé par le shogun. Quand un chef de clan meurt, il est de l'honneur de ses samouraï de se suicider pour le suivre dans l'au-delà. Ou encore: pour apaiser un chef d'un autre clan, la fille d'un des membres est envoyée pour lui servir de concubine...et il faut accepter le sourire aux lèvres. Même chose pour la femme (mère de la précédente fille) qui est appelée par le chef du clan...elle se suicide avant d'être violée, "souillant" ainsi de son sang la demeure du chef. Voilà donc le mari qui doit être puni! Mais sa fille revenue, retrouve son amoureux d'avant qu'elle soit envoyée chez le clan d'à côté (vous suivez jusque-là?)... pendant que le père est en train de se faire jeter par le chef, ils sont capturés. On donne le choix au père: suicide ou décapiter deux criminels. Il choisit évidemment la deuxième solution et sans le savoir (les pauvres sont encapuchonnés) il tue donc sa fille et son amoureux. Il réalise ensuite et ... se suicide au lieu de buter le chef alors qu'il a encore le sabre à la main!

Ce n'est qu'un exemple des horreurs que subissent les personnes de cette famille au nom du sacro-saint bushido. Une belle cochonnerie si vous voulez mon avis. Viol, meurtre, suicide tout y passe. Je vous épargne les exécutions publiques. La place des femmes n'est pas marrante, mais vous le voyez celle des hommes (soumis) non plus. Autant vous dire que j'ai passé presque 2h à avoir envie de balancer la télé par la fenêtre tant c'est révoltant. Surtout, cette soumission jusqu'au-boutiste est presque incompréhensible pour une Occidentale je crois. En fait, les seuls à se révolter sont les paysans...qui eux ne sont pas élevés avec ce code de vie.

Le réalisateur mène donc une charge frontale, implacable, contre le mode de vie des samouraïs qui imprègne encore la société japonaise des années 1960. Qui a encore tout d'une société féodale. Ainsi le personnage dont la fiancée a tenté de se suicider est-il victime lui aussi de la soumission que son patron attend de lui (car tout vient de là).

D'un point de vue formel, j'ai eu du mal à entrer dans le film, il y a un côté très théâtral qui est étonnant voire un peu déstabilisant, d'autant plus avec la façon japonaise : voix très grave des hommes, mimiques exagérées. Je me suis demandé si j'allais le regarder jusqu'au bout, honnêtement. Parfois ça frise le ridicule... Et puis, petit à petit, je me suis laissée prendre, absorber par l'histoire et je n'ai pas vu le temps passer. La mise en scène est souvent étouffante, enfermant les personnages dans des espaces confinés et/ou remplis à l'excès de personnes ou d'objets. 

 Je le mets dans la catégorie coup de coeur pas parce que j'ai adoré, mais parce que c'est véritablement une expérience cinématographique à tenter.

Tag(s) : #Petit & grand écran, #coups de coeur
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