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Jeanne est enfin acceptée comme doctorante! Fini les élèves de son collège de ZEP, vive les recherches sur Kafka... Aux côtés de Jeanne, nous allons vivre plusieurs années d'enfer (le terme n'est pas usurpé). Etre doctorante c'est vraiment un sacerdoce.
Carnets de thèse nous dévoile cet univers si particulier avec humour et auto-dérision largement inspiré de l'expérience de Tiphaine Rivière, qui fut elle-même thésarde avant de se tourner vers le dessin. Elle mit d'ailleurs d'abord en blog cette histoire, Le bureau 14 de la Sorbonne.
J'ai été consternée, révoltée par la façon dont sont traités les doctorants, dont est gérée l'université. J'en avais déjà lu sur ce sujet dans les journaux, mais en suivant Jeanne, on se rend compte de la violence (et pas que symbolique) à l'encontre des thésards et thésardes qui se lancent la fleur au fusil dans ces études qui semblent ne jamais finir.
Tout y passe: l'administratif, les directeurs/trices de thèse qui se tirent la bourre et qui se fichent de leurs étudiants, la précarité, l'enfermement social. Le ministère qui rend exprès les demandes de subventions hyper compliquées, de la paperasse pour tout et n'importe quoi. C'est vraiment terrible. Tiphaine Rivière met aussi en regard les inégalités qui existent entre thésards: les préféré/es des directeurs, mais aussi le fait que la plupart des thèses en lettres et sciences sociales ne sont pas financées, alors que toutes les scientifiques le sont.
Mais Tiphaine Rivière a manifestement beaucoup de recul et d'humour car cette lecture est très plaisante, vivante. Je reviendrai vers Tiphaine Rivière, assurément.
Une interview de la dessinatrice à lire ici.
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