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Le point de départ de Sages femmes, roman (fortement autobiographique) de Marie Richeux, journaliste et productrice à France Culture, est une statue de la Vierge dans les causses, pourvue de cette phrase sur son socle: Et à l’heure de notre ultime naissance.
Que se cache-t-il derrière cette phrase mystérieuse? Derrière les interrogations de petite fille de Marie (le double de fictif Marie Richeux) "Elle est où, la maman?" Ces deux questions vont lancer Marie Richeux sur les traces de ces aïeules, qui depuis le milieu du 19ème siècle donnent naissance hors mariage à des filles. Des histoires de femmes que l'autrice tente de dérouler, comme on déroule une pelote. La métaphore est voulue: toutes ces femmes trouvèrent leur subsistance dans le tissu et les travaux d'aiguilles.
Nous suivons sur plusieurs mois les recherches de Marie Richeux, auprès de sa famille (mais les informations ne seront pas légions car on ne parle que peu, on ne transmet que peu.) Avec elle, nous en apprenons plus sur le sort de celles que l'on nomme les "fille-mères", sur les travaux d'aiguilles des Soeurs d'un couvent à Reims.
Sages femmes nous parle aussi de la transition entre femme et mère, comment concilier les deux, la liberté et la contrainte. Marie Richeux nous parle de transmission, mais aussi de notre capacité à "combler les trous", quand la transmission n'a pas eu lieu, pour se construire.
Un travail intéressant, dans lequel on peut trouver des échos à ses propres questionnements.
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