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C'est à l'instigation d'une certaine Comète que j'ai enfin pris le premier tome de l'oeuvre autobiographique de Riad Sattouf, L'arabe du futur.
Nous y suivons l'auteur alors qu'il est tout petit, entre 1978 et 1984. Riad Sattouf est né de mère bretonne et de père syrien originaire d'un petit village proche d'Homs. Ils se rencontrèrent à l'université à Paris, se marièrent. Ses études terminées et sa thèse en histoire contemporaine en poche, le docteur Sattouf choisit de partir à Tripoli pour enseigner, porté par son ambition de former les "arabes du futur" (le premier étant son fils): instruits, libres, débarrassés des superstitions. Mais en Libye, tout n'est pas rose, et ils finissent par quitter le pays en 1982. Ils retournent en France passer quelque temps, puis partent pour la Syrie et le village du père. Mais là encore, on est loin du bonheur total: misère, saleté, habitants frustres et pour la plupart illettrés.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que Riad Sattouf ne fait pas l'apologie des gens qui l'entourent. Ce tome 1 est une lecture assez dérangeante, c'est quand même assez violents dans les faits qui sont décrits. La cruauté des gens, l'anti-sémitisme latent ou ouvert (dont Riad, petit blond souffre, souvent traité de juif par ses cousins et voisins syriens), pollution... On a vraiment l'impression d'un pays du tiers monde.
C'est le regard d'un enfant plein d'admiration pour son père, qui pourtant nous est décrit comme inconstant, pétri de contradictions : sa volonté de voir les peuples entrer dans la modernité, mais son acceptation totale des inégalités hommes/femmes liées au traditions ; son désintérêt manifeste pour les sentiments de sa femme, personnage extrêmement effacé voire transparent, il a parfois des réflexions d'une bêtise crasse, etc...
Tout au long du récit, je me suis aussi interrogée sur ses "souvenirs": on nous raconte la vie d'un enfant entre ses 2 et ses 6 ans. Comment peut-il se souvenir de tout cela? Comment ce récit s'est construit? Je ne suis pas aussi enthousiaste que certaines sur ce texte, mais j'ai quand même envie d'en savoir plus et voir comment le petit Riad va évoluer.
L'avis de Jérôme,
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