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Il y a le Père, la Mère et le Fils. Un jour, après des années d'absence, le Père revient. Il décide d'emmener fils et mère aux Roches, une ruine au coeur de la montagne que son propre père avait tenter de rénover. Une ancienne bergerie, perdue au milieu de la forêt, accessible après plusieurs heures de marche.

On comprend vite en lisant Le fils de l'homme, que ça va mal finir. Mais comment? Et selon quel mécanisme implacable? C'est ce que ce roman de Jean-Baptiste Del Amo décortique, patiemment, méthodiquement. Le fils de l'homme a reçu le prix du roman Fnac.

Bon. Qu'en dire? Vous sentez ma perplexité. Indubitablement, Del Amo a une sacrée maîtrise de la langue. Le texte est dense, les descriptions minutieuses, fouillées, et par conséquent très évocatrices. Il aurait pu tomber dans la répétition, nous plonger dans l'ennui sur ses longues descriptions mais non, on y est. La montagne, territoire menaçant d'abord pour le Fils, puis accueillant, refuge et source de sérénité. Au contraire de la maison où d'évidence, le Père s'est attaqué à plus que ce qu'il était capable, où la Mère n'est clairement pas à l'aise. On sent sa peur.

Au fil du roman, Del Amo alterne les points de vue, Fils, Père, Mère (enceinte d'un autre homme) dans un récit qui ne laisse que très peu de place au doute quant à l'issue de ce séjour forcé dans la montagne. Il opère aussi des allers-retours avec le passé, l'enfance du Père, son adolescence, la vie de la mère et du fils sans lui. Enfin, le retour du père. Dans ce huis clos à ciel ouvert, on sent que la folie, la violence couvent. La folie du grand-père se fait jour de plus en plus, la violence du père, ancrée profondément depuis ses années d'enfance. Des hommes pris au piège, enfermés dans leurs obsessions jamais adressées. Le fils de l'homme est le récit de cette transmission infernale et infinie.

Une fois dit tout cela, je ne peux pas dire que j'ai été totalement convaincue par ce roman. Je l'ai lu sans déplaisir, mais sans être vraiment investie émotionnellement. Peut-être parce que sentant déjà que cela finira mal, on subit presque ce roman. La noirceur de ce naufrage humain, son inéluctabilité m'a peut-être empêchée d'espérer. Je ne sais pas, vraiment. Le premier chapitre qui se déroule pendant la préhistoire me semble de trop, sauf à vouloir poser l'affirmation: J'écris un roman sur l'Universel de l'Humain. Peu-être finalement, Le fils de l'homme est-il trop didactique.

 

Tag(s) : #Ma bibliothèque
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