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Des souris et des hommes de John Steinbeck. Je ne sais pas pour vous, mais pour moi c'est un souvenir qui reste encore gravé dans ma mémoire (surtout la fin, bien entendu) depuis ma classe de 5ème, lorsque notre professeure de français, Madame Boyer, nous l'avait fait lire. Des souris et des hommes a été un déclencheur: grâce à ce roman, je suis devenue une dévoreuse de livres.
Quand j'ai vu que Rébecca Dautremer l'avait adapté en album, je me suis promis de le lire. C'est donc chose faite.
Petit résumé pour celles et ceux qui ne l'auraient pas lu: George et Lennie parcourent ensemble les routes de la Californie des années 1930 pour vendre leur force de travail. Lennie a la psychologie et les capacités intellectuelles d'un enfant, mais la force d'un colosse. Ce qui leur attire des ennuis. George protège Lennie comme il peut, mais lors de leur dernier emploi, il s'en est fallu de peu pour éviter le drame. Ils arrivent dans un nouveau ranch, mais dès le début, on sent qu'ici encore, cela va mal finir. Lennie aime trop caresser les choses douces...Et la femme du bouillant et arrogant Curley traine trop autours des hommes, avec sa jolie robe rouge.
Rébecca Dautremer a fait un travail colossal, remarquable avec ce petit (par la taille) roman paru en 1937 qui connut un succès immédiat et que Steinbeck adapta au théâtre. J'ai beaucoup apprécié évidemment ses dessins/aquarelles qui m'avaient charmée dans Jacominus Gainsborough, mais elle ne s'en tient pas là. Et heureusement.
Reprenant dans son intégralité le texte original (insérant également dans les dessins des morceaux de texte originaux en anglais), Dautremer ne l'adapte pas comme on le ferait pour une bande dessinée, non elle le met en images dans sa totalité. Elle multiplie les cadrages, les styles, le crayon, l'aquarelle, l'effet vieilli, l'effet "publicité" ou encore affiche de cinéma. Difficile d'être ici à la hauteur de l'oeuvre qu'elle propose dans son foisonnement, sa dextérité à incarner en quelques traits de crayon les personnages, les ambiances. Les dessins au trait naïf pour illustrer les pensées de Lennie, le même personnage répété plusieurs fois sur une même page pour créer le mouvement de l'action etc. Elle s'est apparemment beaucoup inspirée des photos de Dorothea Lange et de Walker Evans.
Un travail phénoménal, un vrai bonheur pour les yeux. Un très bel hommage à l'oeuvre de Steinbeck. Gros coup de coeur.
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