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C'est Lilly qui m'a remis en mémoire la biographie de Charles Dickens par Jean-Pierre Ohl (Les maîtres de Genmarkie), au début du mois. Après recherche, j'ai fini par lui remettre la main dessus, et je m'étais dit que j'essaierai de la lire au moins d'ici la fin de l'été. Au final, en parallèle de ma lecture de Joséphine, par Catel et Bocquet (intransportable dans le bus vu le poids de la bête), j'ai donc découvert la vie de cet auteur mondialement connu.
De Dickens je ne connais que Little Dorrit, pour l'avoir vu dans son adaptation avec Matthew MacFadyen, ou encore De grandes espérances, mais toujours par le même biais. J'ai lu il y a quelques années, une très mauvaise traduction du Grillon au foyer, qui m'avait passé l'envie de lire l'auteur pour un bon moment. Avec cette biographie de Jean-Pierre Ohl, j'ai de nouveau l'idée de lire Dickens.
Cet ouvrage, même pour quelqu'un comme moi qui n'a jamais vraiment lu Dickens est passionnant. Cet auteur, parmi les plus grands de son époque (et plus probablement) eut une vie à tout le moins mouvementée, un caractère complexe et souvent contradictoire. Jean-Pierre Ohl nous le rend sympathique sans jamais occulter ses mauvais côtés (même si parfois, il l'absout peut-être un peu vite).
De sa naissance de parents pour le moins inconséquents, à sa mort et son enterrement volontairement sans tralala, Ohl nous fait parcourir aux côtés de Dickens sa vie, bien entendu, mais aussi l'évolution de son époque, ses engagements etc. Forgé dans son caractère et sa détestation de la pauvreté par son passage dans une usine à l'adolescence, quand son père est emprisonné pour dettes, Dickens se fera le champion du petit peuple, tout en étant farouchement contre toutes les manifestation violentes de rébellion dudit peuple. D'une volonté phénoménale, il parviendra à s'élever dans le monde, mais ne restera toujours pour certains qu'un "autodidacte" (pour le dire poliment).
Je connaissais l'épisode de l'usine et de la prison pour dettes pour avoir fait quelques recherches à propos de Little Dorrit. Mais j'ai découvert que Dickens était également un excellent acteur, un excellent lecteur, qui faisait rire et pleurer ses spectateurs. Contemporain de Thackeray, il prit sous son aile Wilkie Collins. Bien d'autres noms qui nous sont connus parcourent ces pages d'une biographie riche.
Jean-Pierre Ohl restitue un personnage haut en couleurs, pétri de contradiction, farouchement anti-papiste et anti-puritain (son passage aux Etats-Unis, pays pour lequel il avait de la sympathie est une douche froide à ce propos). Cela se lirait presque comme un page-turner. J'étais impatiente de retrouver Charles qui séjourna en Italie, plusieurs fois en France où il rencontra notamment Victor Hugo ou George Sand; l'écrivain et journaliste, pris entre sa haine de la pauvreté et un besoin irrépressible (voire pathologique) d'ordre qui l'empêchait de totalement (autrement qu'en littérature) s'engager pour la cause du petit peuple; Charles qui se tua littéralement au travail, pour tenir loin le spectre de la pauvreté, pour assurer le devenir de ses héritiers, par orgueil peut-être un peu aussi.
Une très bonne biographie, très documentée et d'une écriture fort plaisante.
Probablement la dernière apparition du mois anglais dans ces pages pour cette année!
Safe (série), L'affaire Skripal (série), La décolonisation britannique (documentaire), Les dames de Marlow enquêtent, t.1 R. Thorogood (roman), Blitz et autres histoires d'Esther Kreitman (recueil de nouvelles), The escape artist (série)
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