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Certain.e.s ont déjà entendu parler des Indiens Navajo qui participèrent à la seconde guerre mondiale, leur langue utilisée pour parer (avec succès) les tentatives d'espionnage. Dans La ballade du soldat Odawaa, Rossi et Apikian nous emmènent un plus loin en arrière, durant la première guerre mondiale, côté canadien (ils furent 4500), aux côtés d'un groupe de soldats indiens, dont le terrible et insaisissable Odawaa.
Les armées utilisèrent les Indiens pour leurs capacités de chasseurs et traqueurs notamment. Apikian imagine Joseph Odawaa, jeune métis Cree, au talent de sniper inégalé. Insaisissable, il décime l’ennemi, se déplace derrière la ligne de front, sème la terreur dans les rangs allemands... et l'enthousiasme chez ses pairs. Le sachant non loin, ils partent plus facilement en mission. Apikian s'est inspiré notamment de Francis "Peggy" Pegahmagabow, et de snipers véritables.
Sur ce contexte, Apikian imagine une intrigue qui va mêler l'histoire d'Odawaa à celle d'une quête au trésor. Peut-être un chouïa alambiquée, elle permet d'aborder en filigrane les conditions de guerre, le racisme, la solidarité des soldats. Elle nous parle aussi de commandement, de l'utilisation d'une "légende" pour motiver/effrayer, bref, de la propagande quoi.
Le dessin de Christian Rossi est magnifique, crépusculaire et hautement évocateur. Une belle lecture.
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