Arte met en ligne, gratuitement, de nombreuses séries, dont britanniques, j'en ai profité pour découvrir A young doctor's notebook avec au casting Daniel Radcliffe (Harry Potter, faut-il vraiment le préciser?) et Jon Hamm (Mad Men).
Cette série adapte (je ne saurais vous dire si c'est fidèlement, librement ou très librement car je ne les ai pas lu) Morphine et Récits d'un jeune médecin de l'auteur russe Mikhaïl Boulgakov, lui-même médecin devenu écrivain. Nous y suivons Vladimir "Nika", jeune médecin fraîchement diplômé de la faculté de Moscou (ayant obtenu quinze 5, ce qu'il répète à l'envi) envoyé ... nulle part. Un petit hôpital, minuscule, au milieu de la pampa. Une demi-journée de marche pour aller à la "ville". Et ville est un bien grand mot. La première saison se déroule en 1917 pendant la révolution, la seconde pendant la guerre civile qui suit.
Daniel Radcliffe joue le médecin jeune, Jon Hamm, joue sa version désanchantée et morphinomane avec 15 ans de plus au compteur. Deux "présents" l'écran: 1917, début dans la carrière du docteur et 1934, où on le retrouve en épave, interrogé par la police secrète, et retrouvant le journal qu'il avait tenu dans sa jeunesse...en 1917 et les années suivant. Mais les deux versions de notre docteur cohabitent également à l'écran: Jon Hamm, sorte d'hallucination de sa version jeune, tente de l'empêcher de tomber dans l'addiction à la morphine, et lui donne quelques indications médicales. Le jeune docteur est arrogant, imbu de lui-même mais aussi idéaliste. Face à lui, Pelageya une jeune sage-femme, Damyan, un barbier gay et Anna, la sage-femme en chef.
Dès le départ, on comprend que le burlesque et le caustique sont au centre de cette plongée au coeur de la Russie du début du 20ème siècle. L'écart de taille entre Radcliffe et Hamm, par exemple, est utilisé à fond pour des scènes hilarantes. Voyage en absurdie, A young doctor's notebook détaille les angoisses liées au "premier job" quand on sort de l'école, mais aussi explore la nostalgie ou la perplexité ressentie lorsque l'on se retourne sur sa jeunesse et que l'on constate le fossé entre nos idéaux et ce que nous sommes devenus.
Cette série réussit le mariage entre l'absurde typiquement russe et le flegme britannique. Elle est servie par un excellent casting. Il y a manifestement une belle entente entre Radcliffe et Hamm (qui semble-t-il aurait suggéré son nom au créateur de la série), les seconds rôles sont parfaitement interprétés. Vraiment dommage qu'il n'y ait pas de suite à la deuxième saison.
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