
Un roman touchant, où nous suivons Rémi, fils d’un médecin nomade qui déménage au gré des remplacements. L’ado n’a donc jamais pu avoir d’amis, ne restant parfois que quelques mois sur place. Au début du roman, ils arrivent dans un centre où des patients attendent une opération de chirurgie réparatrice. Rémi rencontre un groupe de jeunes, enfants et adolescents, plus cabossés les uns que les autres.
Le premier contact n’est pas vraiment une réussite: Rémi est, comme beaucoup, muet devant la gravité des blessures des uns et des autres : grands brûlés comme Sara au visage détruit, ou encore une petite fille dont le nez a été arraché par un chien etc. Son silence est ressenti comme un dégoût, une insulte à leur égard. Et pourtant l’amitié va naître, petit à petit.
Un peu plus près des étoiles est le roman des blessures visibles et invisibles qui vous isolent: les jeunes que rencontre Rémi sont qualifiés par d’autres de monstres, mais lui-même est un ado en souffrance, profondément solitaire, isolé par le mode de vie de son père : 17 déménagements en 10 ans. Rémi a renoncé à avoir une vie normale, des amis. En plus, il est orphelin de mère. D’elle, il ne reste que des cassettes enregistrées (vous l’avez peut-être fait aussi) des tubes des années 1980. Des cassettes qu’il écoute en boucle.
Rachel Corenblit propose un livre profondément humain, pour inciter à voir plus loin que les apparences. C’est un bouquin que je n’ai pas lâché une fois commencé, littéralement. L'autrice a créé des personnages auxquels on s’attache immédiatement. Rémi, avec sa solitude, ses maladresses qui nous touchent. Tous ces jeunes aux corps mutilés mais qui débordent de joie de vivre, malgré les douleurs, malgré les moqueries. Ensemble, ils traversent des épreuves terribles et en ressortent encore plus soudés.
Ce roman est une invitation à s’ouvrir aux autres, à tendre la main et surtout à respecter autrui. Un très très beau bouquin.
A lire aussi de l'autrice: Les attachants.