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Avec ce roman de Luc Chomarat, Le dernier thriller norvégien, nous faisons incursion dans l’absurde.
Luc Chomarat, en plus d’écrire est aussi publicitaire, et nous plonge dans un roman à tiroirs, où la fiction et la réalité s’entrecroisent et se confondent. Ici, on retrouve son personnage d’éditeur à l’ancienne, prénommé Delafeuille, qui se rend à Copenhague pour décrocher les droits du dernier roman d’un maître du polar nordique. Au même moment, un serial killer dépèce des femmes dans la capitale danoise. .
Mais l’éditeur découvre avec stupéfaction qu’il est lui-même un personnage de ce fameux roman…Et il rencontre Sherlock Holmes, le vrai, avec la pipe, le flegme et tout l’attirail. Je n’avais jamais lu Chomarat, et je remercie la personne qui me l’a recommandé parce que c’est vraiment malin, impertinent. L’auteur nous entraîne dans une enquête littéraire, une immersion vertigineuse dans le monde de l’édition, la mécanique du marketing, l’avenir des livres. Et il dégomme avec délectation la mode du thriller venu du froid. Mais aussi, quelques coups de griffe pour d'autres "astuces", comme l'utilisation de personnage déjà existants (et surtout ultra populaires) pour faire assurer le succès d'un bouquin. On sent l'auto-dérision, évidemment, pour celui qui insère Sherlock dans son roman. J’avoue être assez d’accord avec lui sur pas mal de points d’ailleurs !
Luc Chomarat mêle habilement les styles, les genres et les références. C’est une intrigue millimétrée, une mécanique de grande précision qui anime ce Dernier thriller norvégien. Chomarat parsème le récit de références à Millénium et au thriller scandinave bien sûr, mais pas seulement. il porte une réflexion passionnante sur la lecture, les livres et l’édition. Tout lecteur passionné prendra un plaisir énorme à cette mise en abîme.
Le dernier thriller norvégien est un polar piquant et bourré d’humour. On rit plus d’une fois à la lecture de ce roman où l’on côtoie des policiers du nom de Bjonborg et Willander, tous les danois ont d’ailleurs la mâchoire carrée, sachez-le, et beaucoup ont bien trop de consonnes et pas assez de voyelles dans leurs patronymes pour que je me tente à les prononcer.
Entre des passages totalement loufoques, blagues graveleuses et autres pastiches, Luc Chomarat réalise un vrai numéro d’équilibriste, il sait toujours où s’arrêter avec que la mécanique ne tourne dans le vide. Un très bon moment.