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Après ma belle lecture de La succession, j'avais à coeur de relire Jean-Paul Dubois. Et c'est chose faite avec ce nouveau roman au titre à rallonge Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon.
Ce nouveau roman nous parle une fois de plus d’un Paul, Hansen celui-ci, né à Toulouse de père Danois et pasteur, et de mère propriétaire de cinéma indépendant.
Et nous découvrons Paul alors qu’il purge une peine de prison pour agression à Montréal. Il partage ces 6m² avec Patrick, un "homme et demi" comme il le qualifie, motard des Hell’s Angels qu’il ne faut pas trop chatouiller. Tout au long du roman, qui se dévore je le précise, Paul nous raconte tour à tour son histoire, ce qui l’a amené dans cette cellule de détention, et son quotidien aux côtés du motard.
Une fois de plus Jean-Paul Dubois propose le roman d’une vie qui parle de toutes les vies. C’est toute la beauté de Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon. Dubois fait une fois de plus œuvre de son talent pour nous emporter dans l'histoire de Paul, qui par bien des aspects peut sembler banale. Il nous parle de petite et de grande histoire, il nous parle surtout de la complexité des individus, de tous les paradoxes de l’humanité.
Et c’est d’une écriture toujours aussi souple, fluide, pleine d’humour et de sensibilité que Jean-Paul Dubois évoque une belle histoire d’amour, la violence, notre rapport à la mort, la foi mais aussi la vénalité, l’appât du gain, la solidarité. Il le fait au travers de personnages bien campés, comme son co-détenu fan de Harley mais phobique des ciseaux du coiffeur, ou de Kieran Read (les fans de rugby reconnaîtront le nom) un agent d’assurance à la mission toute particulière. Il le fait parfois aussi au travers de situations réelles, comme celle de la Ford Pinto. Il nous parle de notre société axée sur l'argent, le gain, la superficialité et une certaine scène du roman m'a semblé un peu prophétique...mais je n'en dis pas plus sur ce point.
Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon nous conte une cinquantaine d’années, et je suis passée du rire aux larmes plus d’une fois. Jean-Paul Dubois est vraiment, vraiment, un très grand écrivain. A la fin de cette lecture, je me suis sentie plus riche, une sensation rare en littérature et il ne faut pas passer à côté. Il sera chez vos libraires demain!