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Dans ce roman choral, Delphine de Vigan interroge les liens qui nous lient, parfois nous enchaînent, nous entravent. Il y a Hélène la prof de biologie au collège qui s'inquiète pour Mathis élève de 5ème, renfermé, trop fatigué, qui est comme attaché à Théo son compagnon de boisson. Il y a Cécile la mère de Théo qui voit d'un mauvais oeil cette amitié. Elle a de plus découvert que son mari, en apparence très bien sur lui, issu d'une bonne famille, se transforme en troll raciste et misogyne tous les jours sur internet. De chapitre en chapitre, nous alternons les points de vue entre tous ces personnages, adultes et enfants.
Tous les personnages de Delphine de Vigan sont pris dans une spirale, chacun est relié à un ou plusieurs autres, pris dans des liens qui les empêchent d'agir. Les loyautés est une réflexion très intéressante sur ces liens, ces attachements dont on se demande si l'on doit les rompre, si l'on peut même les rompre.
Au centre de cette histoire, il y a surtout les enfants, et comment les soubresauts des vies de leurs parents les touchent parfois très violemment, jusqu'au drame. Le conflit de loyauté d'un enfant entre ses deux parents, d'un adulte vis à vis de l'enfant qu'il était...
Je ne sais pas si je me souviendrai longtemps de ce roman (le fait même de me le demander me donne un peu de la réponse ceci dit) mais je l'ai dévoré. J'ai aimé le style de Delphine de Vigan, très fluide. J'ai regretté par contre que le style justement soit identique entre adultes et enfants. On passe d'un chapitre à un autre, d'un narrateur à un autre sans rupture stylistique et c'est dommage de mon point de vue. Mais ces Loyautés a été un roman très intéressant et plaisant à lire. Je lirai probablement assez rapidement le suivant, Les gratitudes.