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Connaissez-vous la collection Etonnantissimes de Flamarion ? Il s’agit d’une collection qui transpose de nos jours de grands classiques de la littérature française. Alain Monnier avait déjà sévi si je puis dire en 2018 avec Tout va pour le mieux, qui reprenait le Candide de Voltaire.
Avec Bas les masques, Monnier change de genre, et de siècle puisqu’il s’attaque à Molière, et son Tartuffe qu’on ne présente plus. Pièce de théâtre où il fustige et ridiculise les hypocrites en tout genre. Alain Monnier transpose l’intrigue de Molière dans un village où Chloé, jeune femme énergique et volontaire, a décidé de reprendre la ferme de son grand-père. Mais son ambition écologique et sociale se heurte aux intérêts des uns et des autres.
Dans Tartuffe, Molière fustige les dictateurs de morale, Bas les masques s’attaque à d’autres hypocrites. Et Alain Monnier n’y va pas de main morte si vous me passez l’expression, puisque ce petit roman totalement réjouissant d’acidité dézingue tous les donneurs de leçon que l’on peut croiser : les élus qui n’agissent qu’en vue de se faire réélire, les voisins anciens urbains qui ne supportent ni le son de la cloche ni celui du coq, les chasseurs qui se disent écolo mais nourrissent les bêtes en hiver pour mieux les abattre au printemps, les promoteurs et j’en passe. Surtout, il pointe du doigt tous les donneurs de leçon qui s'emportent pour des faits qu'ils ne comprennent pas ou alors vraiment de travers.
Alain Monnier tire à boulets rouges, il grossit beaucoup le trait, comme toute bonne comédie satyrique. Face à Chloé et sa compagne Célia (autre raison de fustiger les hypocrites sur le thème de l'homophobie), un aéropage de personnages risibles, mais pourtant bien embêtants pour ne pas dire autre chose, puisqu’ils ont presque raison de la motivation des deux jeunes femmes. Heureusement, le grand-père de Chloé est là pour les rebooster et leur donner un sacré coup de pouce.
Bas les masques est un ouvrage qui ne manquera pas de rire faire jeunes et moins jeunes. Même si il est édité à direction des élèves de collège (3ème), ce petit roman m’a beaucoup fait rire et je gage qu’il pourra donner l’occasion à bien des discussions au repas du soir entre parents et ados. Cerise sur le gâteau, il m'a donné envie de relire la pièce de Molière.