
Denis Faïck est professeur de philosophie et il propose ici un premier roman pas banal. Il conte l’histoire de Josiane, née d’un "accident", d’une mère sublime qui se rêvait star de ciné et qui lui en veut d’être née, et d’un père absent et indifférent. Quand nous la rencontrons elle a 30 ans, elle se trouve laide, grosse et sans intérêt. Elle est femme de ménage à la gare du Nord, et c’est dans les toilettes qu’elle a décidé de se suicider.
Sur ces toilettes, son canon de fusil dans la bouche, Josiane se remémore sa vie, son enfance, sa mère qui ne l’aime pas, les brimades des enfants…Si Josiane est désespérée, ce roman ne l’est pourtant pas. Parce qu’heureusement elle croise des personnages qui vont éclairer sa vie, la réchauffer…et prouvent qu’il y a de la beauté dans l’humain. C’est un ami d’école qui partage ses excursion, un vieil homme solitaire qui lui apprend à regarder.
Ce que j’ai apprécié dans ce roman de Denis Faïck, c’est que la beauté se trouve dans des endroits, des gens totalement inattendus, comme cette histoire d’amour sur un tournage de film X, ou alors l'amitié instantanée avec un géant de 2 mètres, noir, gay, porteur d’une crête rose et ornithologue. Denis Faïck nous parle de notre solitude, de différence, et de ces rencontres qui changent nos vies, dans un sens comme dans l’autre.
Comme Josiane, le style de ce roman est incisif, nerveux. Il y a des fulgurances, des traits d’humour qui font mouche. Ne vous effrayez pas de son statut de prof de philo : Denis Faïck n’est jamais pompeux ou donneur de leçon, il nous bouscule et nous émeut.
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