Guy-Pierre est né en 1924. Il n’a pas 20 ans quand il entre dans la Résistance, à La Rochelle. Jeune communiste, il sera déporté à Dachau et passera par un camp à l’ouest de Cahors.
Ma guerre, c’est un récit poignant sur le combat pour la vie et contre la barbarie
Le récit est poignant, prenant, parce qu’il est sans fanfaronnade. Pas de grandes épopées, mais il montre toutes les étapes du chemin tragique de Guy-Pierre vers les camps en Allemagne. La banalité presque de son parcours le rend d’autant plus émouvant que Guy-Pierre ne se vit pas en héros. Juste un gars normal qui tente de survivre sans perdre son humanité. De l'impression et la distribution de tracts en passant par le déboulonnage de rails sans explosifs (parce que ça, c'est dans les films), Guy-Pierre et ses camarades font feu de tout bois si l'on peut dire.
Après l'internement à Eysses, à côté de Villeneuve-sur-Lot, où il croise Georges Charpak futur prix Nobel, Guy-Pierre est comme tant d'autres balancé dans un wagon à bestiaux, et l'horreur continue, s'amplifie. Mais tout du long, y compris à Dachau quand il apporte au péril de sa vie des denrées aux prisonniers malades, Guy-Pierre tentera de conserver son humanité que les Nazis voudraient lui ôter.
Tiburce Oger dessine remarquablement cette terrible expérience des camps
Cette bande dessinée est absolument superbe ! Des dessins à l’aquarelle d’une délicatesse et d’une force qui magnifient l’histoire de Guy-Pierre. Des couleurs sublimes, qui racontent la violence physique et morale, le désespoir.
Un récit d’autant plus émouvant que Tiburce Oger n’est autre que le petit-fils de Guy-Pierre. Dans un style totalement différent il m’a rappelé l’album du saint-gaudinois Alain Grand, Les enfants de la liberté et tiré du roman de Marc Lévy sur des résistants toulousains. Deux albums puissants sur des héros ordinaires à lire absolument.
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