
Sonja, jeune femme à la chevelure rousse, fuit son passé militaire en Afghanistan et lutte contre ses cauchemars. Elle se déplace et dort dans un van. Tout en enchaînant des petits boulots, elle erre dans le sud de la France.
Échouée à Mèze, dans l’Hérault, elle rencontre Pierre, ancien champion olympique de saut à la perche, homme aux rêves brisés. Puis se lie d’amitié avec Sabine qui la fait embaucher dans un supermarché, et Abbes, fils de harki au casier judiciaire bien rempli.
Entre Mèze, Sète et Balaruc-les-Bains, sur les bords de l’étang de Thau, tous les quatre vont tenter, chacun et ensemble, de s’inventer de nouveaux horizons, un nouvel avenir.
Sélectionné pour le prix Méditerranée des Lycéens, La fille du van est un roman électrique, à fleur de peau, vibrant d'une énergie parfois désespérée.
Porté par des personnages égarés ou ayant mis leur vie en suspens, ce roman de Ludovic Ninet se lit comme en apnée. Son style saccadé colle au plus près des personnages et nous fait vivre leurs tourments, leurs questionnements. Leur quête éperdue d'un sens à la vie, d'un bonheur qui semble hors de portée. Avec eux on prend des coups ou on espère, on s'émeut.
Ludovic Ninet ancre ses personnages dans un présent tourmenté par le terrorisme et la guerre en Afghanistan notamment avec Sonja, donc, déchirée par son expérience militaire, revenue détruite moralement et psychologiquement. Mais il questionne aussi à travers leurs trajectoires comment le passé nous conditionne avec l'histoire d'Abbès, fils de Harkis dont le retour en France vers des camps est une cicatrice toujours ouverte; ou les leurres et les écueils de la gloire avec Pierre, ancien champion olympique.
J'avoue ne pas avoir accroché tout de suite, mais petit à petit j'ai été prise par leurs histoires déglinguées, leur volonté de s'en sortir. C'est violent, émouvant. Un roman qui mérite d'être découvert.
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